Le dimanche 14 décembre 2025, premier jour de la 36e session des Journées cinématographiques de Carthage, a débuté au Musée national d’art moderne et contemporain (MACAM), situé à la Cité de la Culture Chedly Klibi, avec l’inauguration de deux expositions majeures conçues par l’artiste plasticien AmanAllah Okja. Ont assisté à l’inauguration M. Mohamed Tarek Ben Chaabane, directeur de la 36e édition du JCC et président du comité d’organisation, Mme Fatou Cissé, fille du célèbre cinéaste malien Souleymane Cissé, la cinéaste arménienne Inna Mkhitaryan, et d’autres invités du festival.
Une exposition consacrée au cinéma arménien
La première exposition, consacrée au cinéma arménien et intitulée « Mémoire imprimée », présentait une riche collection d’affiches de films des années 1930 à nos jours, dont l’affiche emblématique d’une femme au regard perçant et saisissant. Les affiches, en grande partie restaurées avec un soin méticuleux, étaient complétées par une projection vidéo consacrée à l’un des cinéastes arméniens les plus célèbres, présentant une sélection de réflexions et de maximes sur le cinéma. Les visiteurs étaient guidés à travers un espace en forme de couloir, offrant un voyage visuel et graphique à travers l’histoire du cinéma arménien.
Cette exposition sera suivie d’une sélection de films arméniens dans le cadre de Focus Arménie, et d’une master class avec la réalisatrice arménienne Tamara Stepanyan, axée sur le cinéma arménien et les questions d’identité, qui se tiendra le mercredi 17 décembre 2025, au Musée national d’art moderne et contemporain.
Un hommage à Souleymane Cissé
La seconde exposition, intitulée Lumière de l’invisible et inspirée du film Yeelen, rendait hommage à Souleymane Cissé, invitant les visiteurs à une expérience sensorielle et contemplative. À travers des espaces lumineux et des zones d’obscurité quasi totale, l’exposition culminait dans une pièce fermée évoquant un marabout, reflétant une approche spirituelle de l’espace et de la lumière dans l’œuvre de Cissé. En marge de l’exposition, l’inauguration officielle de l’hommage à Souleymane Cissé a eu lieu au Théâtre Tahar Cheriaa avec la projection du film « Hommage d’une fille à son père », réalisé par Fatou Cissé, qui suit le cinéaste et sa fille dans leur exploration de son carrière cinématographique. Fatou Cissé a exprimé sa gratitude pour cet hommage et a souligné comment l’exposition et le film reflètent la perception mystique de l’espace et de la lumière qu’avait son père.

Des témoignages de cinéastes maliens ont par ailleurs mis en lumière les dimensions spirituelles, philosophiques et artistiques de la pratique de Cissé. L’hommage se poursuivra tout au long de la semaine avec une sélection de ses films.
Cette journée a également été marquée par l’inauguration de l’hommage à Mahmoud Ben Mahmoud, célébrant le réalisateur tunisien, lauréat du Tanit d’or 2018 pour son long métrage « Fatwa ». L’hommage a débuté au
Théâtre Tahar Cheriaa par la projection de Siestes grenadines (1999), un film qui suit Wahid Haydar et sa fille Soufiya à leur retour dans une Tunisie transformée, explorant les questions d’identité et d’appartenance. L’hommage se poursuivra par une master class le jeudi 18 décembre 2025 au Théâtre des Jeunes Créateurs, dédiée à la contribution pionnière de Ben Mahmoud au cinéma tunisien.
Autre moment fort de cette première journée a été l’inauguration de l’hommage à Claudia Cardinale, en hommage à la regrettée actrice italo-tunisienne décédée en début d’année. Célébrant à la fois sa carrière internationale et ses racines tunisiennes, l’événement s’est déroulé au Théâtre Tahar Cheriaa et a présenté la projection de Claudia Cardinale… Beauté et Grâce de Lotfi Bahri, Claudia Cardinale, la plus belle Italienne de Tunisie (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Anneaux d’or (1956), réalisé par René Vautier et Mustapha Fersi.
La 36e session des JCC a également mis en lumière le cinéma asiatique, et plus particulièrement le cinéma philippin, reconnu comme l’un des mouvements de cinéma indépendant les plus dynamiques et à la croissance la plus rapide aujourd’hui.
La 11e édition des JCC en prison a été inaugurée à la prison de Borj Roumi à Bizerte
La cérémonie d’ouverture de Focus Philippines s’est déroulée en présence de M. Roderico C. Atienza, chargé d’affaires par intérim de l’ambassade des Philippines en Tunisie, de M. Leandro Luiz S. Manantan, consul des Philippines, et de M. Mohamed Tarek Ben Chaabane, directeur de la 36e session du festival et président du comité d’organisation.
En parallèle, la 11e édition des JCC en prison a été inaugurée à la prison de Borj Roumi à Bizerte, organisée en collaboration avec l’Autorité générale des prisons et de la réinsertion.

Parmi les participants figuraient Mme Mounira Mnif, directrice des arts audiovisuels au ministère des Affaires culturelles, le directeur général des Affaires des détenus, le directeur du Département de la réforme, de la prise en charge et de la réinsertion, le directeur de la prison de Borj Roumi et le chef de la Sous-administration chargée de la coordination des programmes de formation, d’animation et d’éducation.
Cette initiative continue d’offrir aux détenus un accès au cinéma comme outil de réflexion, d’éducation et d’enrichissement culturel.
Une master class avec le réalisateur tunisien Mokhtar Ladjimi s’est également tenue au cinéma de l’hôtel Africa, après la projection de son film acclamé par la critique.




